La science économique n’existe pas. Il n’y a que de l’économie politique. Il faut pourtant toujours des événements extrêmes pour dessiller ceux qui feignent de croire, ou pire, croient de bonne foi, que l’administration des choses pourrait remplacer la délibération des hommes. Ça tombe bien, en voilà un qui s’annonce.

La perspective d’une sortie de la Grèce de l’euro, puis celle d’une possible décomposition de la monnaie unique par effet de contagion, promettent de rappeler à grand spectacle ce qu’il en coûte d’ignorer la part politique de l’économie. Car il suffirait de figurer l’enchaînement possible des choses sous la forme d’un arbre de décision pour apercevoir que, quoique configuré par des contraintes économiques, chacun de ses points de bifurcation a fondamentalement la nature d’un acte politique de souveraineté.


La Grèce continuera-t-elle de se soumettre à l’austérité ? — politique. Décidera-t-elle le défaut en grand ? — politique. L’Europe réagira-t-elle en tentant de la garder dans l’euro ou en la poussant dehors ? — politique. Est-ce la Grèce elle-même qui anticipera en réarmant sa banque centrale et en retournant à la drachme ? — politique.

Mais politiques plus encore les mouvements réactionnels des corps sociaux qui finissent toujours par passer le point où l’étranglement de l’austérité combiné à la dépossession de souveraineté deviennent intolérables et, très légitimement, cherchent à toute force une voie de sortie, pour le meilleur — Syriza qui pourrait être le germe d’une réaffirmation des peuples contre les orthodoxies financières (celles des marchés et des gouvernements mêlées) — ou pour le pire — cette sinistre Aube Dorée, reproche vivant fait à l’Europe libérale, supposément justifiée pour que « plus jamais ça » et dont tous les actes concourent inexorablement à faire revenir « ça ».

Lire la suite de l'article du toujours très pertinent Frédéric Lordon sur son blog : La pompe à phynance.

Bonne lecture,

Cyril