« Derrière chaque accaparement de terre, il y a l’accaparement de l’eau. » Dans un rapport publié en juin 2012, l’ONG Grain dénonce en ces termes les conséquences sur la ressource en eau des larges concessions de terres en Afrique au profit de compagnies étrangères.

L’organisation internationale montre en particulier que les transactions foncières négociées auprès des gouvernements s’assortissent généralement d’un droit d’accès à l’eau. « Ceux qui acquièrent de vastes terres agricoles, qu’ils soient basés à Addis-Abeba, Dubaï ou Londres, comprennent que l’accès à l’eau qu’ils y gagnent, souvent inclus gratuitement et sans restriction, pourrait bien valoir plus à long terme que la transaction foncière elle-même », explique Grain.

La majorité des terres concernées sont en effet situées dans des zones irriguées ou irrigables, les entreprises impliquées ayant besoin de beaucoup d’eau pour satisfaire leurs ambitions agricoles. Les transactions se concentrent ainsi dans les régions desservies par les deux grands fleuves du continent, le Nil et le Niger. L’Éthiopie, le Soudan, le Sud-Soudan et l’Égypte, qui irriguent aujourd’hui 5,4 millions d’hectares, ont concédé 8,6 millions d’hectares agricoles supplémentaires.

En comparant les besoins supplémentaires en eau pour irriguer ces millions d’hectares concédés aux ressources réellement disponibles, Grain montre les déficits en eau très importants à prévoir. Les volumes nécessaires représenteraient en effet plus du double du potentiel d’irrigation de ces régions. Les pays du bassin du Nil vont vers un véritable « suicide écologique », selon l’ONG.

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Cyril