La réforme de la politique commune des pêches, en cours de discussion, doit répondre à deux problèmes : non seulement mettre un terme à des pratiques de pêche destructrices, telles que le chalutage profond, dont nous avons exposé les conséquences tout au long de l’année passée, mais aussi plus largement, mettre un terme à la surcapacité de pêche en Europe.
 
La surcapacité, c’est le fait qu’il y’ait trop de bateaux, trop puissants, et donc capables de pêcher beaucoup trop de poissons par rapport à ce que les océans peuvent fournir. La flotte européenne est actuellement en mesure de pêcher 2 à 3 fois le niveau qui serait durable pour nos océans, de l’aveu même de la commission.
 
De fait, au lieu d’agir efficacement pour diminuer la capacité de pêche européenne, en commençant par les plus gros bateaux, l’Union Européenne a déplacé le problème en exportant une partie de ses navires vers des pays en voie de développement pour que ces bateaux aillent pêcher ailleurs, aux dépens notamment des pêcheurs artisans africains.
 
L’année dernière, des pêcheurs sénégalais et mauritaniens venaient témoigner de cette réalité en Europe. Cette année, l’Arctic Sunrise est au large des côtes ouest africaines, pour dénoncer le pillage de ces eaux par des flottes étrangères, alors que le poisson est une des principales sources de protéines animales pour les communautés locales. En effet, pour eux, la pêche n’est pas une question de diversité de l’alimentation, mais d’équilibre alimentaire tout court.
 
A l’heure de l’élection présidentielle au Sénégal, Greenpeace fait campagne aux côtés des pêcheurs artisans sénégalais pour la mise en place d’une politique des pêches durable, qui prend en compte les besoins et les intérêts des pêcheurs artisans et des autres communautés locales qui dépendent de la bonne santé des océans
 
 
Valéry