Depuis la loi NRE de 2001, la RSE est une notion dont se sont très bien emparés les services de communication des entreprises. Au quotidien, dans un bâtiment tertiaire, sa mise en oeuvre est par contre (encore) beaucoup moins performante.

 

Appliquée à un bâtiment tertiaire en général, et à un environnement de bureau en particulier, la notion de responsabilité sociétale (RSE) reste un concept bien flou pour neuf collaborateurs sur dix.

 

Pourtant, c'est assez simple, sans rentrer dans un débat d'experts autour de sa définition, la RSE est le développement durable appliquée au monde de l'entreprise ou au monde des Organisations et dans ce cas, on dit RSO. Et en exagérant encore un peu, en 2013 le développement durable tout le monde connait en tant que citoyen.

 

Pour prendre l'exemple du pilier environnemental, pourquoi ce lien (cette similitude) entre les écogestes réalisés comme particulier et les (mêmes) écogestes à faire en entreprise ne le sont pas ? Maîtriser ses consommations (consommables, énergie, eau, etc.), privilégier des achats durables, favoriser le réemploi/réutilisation et le recyclage...

 

Une première raison vient du manque d'identification du besoin d'implication des collaborateurs (et donc de sensibilisation/information) et les dirigeants qui veulent s'engager sans impliquer l'ensemble des salariés sont légions. Une erreur stratégique.

 

On peut également blâmer le manque de volonté « politique » d'une direction qui entend ne pas ouvrir la boîte de Pandore avec d'éventuelles réclamations sociales formulées sous l'angle d'attaque « RSE ».

 

 

Et puis, la communication interne d'entreprise sur le sujet est un art difficile. Bien souvent, en langage « corporate », la RSE, c'est « être socialement, économiquement et environnementalement responsable ». Pas étonnant donc que les neuf collaborateurs sur dix (sus-mentionnés) ne comprennent pas ce discours. Parmi eux, on retrouve tous les niveaux hiérarchiques, du dirigeant au stagiaire et s'ils ne comprennent pas ce langage, qui peut les blâmer ?

 

Pourtant, sur de nombreux sujets de RSE, ces neuf collaborateurs sur dix sont indispensables à la réussite de la démarche et doivent donc comprendre les raisons de s'engager, connaître leurs moyens d'action et, si on leur en donne les moyens, passer à l'action.

 

Pour ne rien arrangé, sur le volet environnemental toujours (le plus couramment mis en avant pour lancer une démarche), ce passage à l'action est bien souvent imaginé comme inutile et/ou difficile. Inutile car sans engagement/soutien collectif, parfois même les plus écolos en ont assez d'être vus/traités comme des vilains petits canards moralisateurs qui éteignent les lumières, récupèrent le papier, utilise un mug pour le café, etc. Et difficile car si tout le monde connait plus ou moins les « 10 écogestes à faire au bureau », on peine a trouver/hiérarchiser les 240 autres actions identifiées.

 

Or, il est très facile pour tout un chacun d'agir et les bonnes pratiques existent pour chaque niveau de responsabilité :

- Un dirigeant, après avoir lancer la démarche, allouera les moyens (humains et financiers) nécessaires à sa mise en œuvre et son suivi, (ré)orientera la politique RSE régulièrement en fonction de son évolution et de ses objectifs...

- Un directeur/responsable des Services Généraux mobilisera ses équipes pour mettre en œuvre le plan d'actions défini en comité de pilotage, facilitera la communication avec les parties prenantes impliquées à la démarche, gérera le reporting des KPI's...

- Un chef de service/manager montrera l'exemple, s'assurera que les consignes données sont respectées, fera remonter les informations nécessaires au reporting...

- Chaque collaborateur peut faire les écogestes individuels qui consistent à maîtriser ses consommations, encourager l'achat responsable, trier ses déchets...

 

Ainsi, avant même de mener une campagne de communication interne, de préférence compréhensible et basée sur des résultats qualitatifs et quantitatifs, il est nécessaire de s'appuyer sur un diagnostic et un plan d'actions personnalisées qui attribue à chacun son rôle à jouer. Une politique formalisée (claire et structurée) permet de rendre opérationnelle et performante une démarche interne que ces mêmes 90 % de collaborateurs plébiscitent une fois lancée.