« Les débouchés actuels du recyclage sont saturés ou trop peu rentables pour les trieurs », pour ce qui concerne la valorisation des textiles d'habillement, linge de maison et chaussures (TLC), estime dans son état de l'art du secteur l'ADEME.

 

Environ 700.000 tonnes sont mises sur le marché chaque année, selon Eco TLC, l'éc- organisme dédié à ce type de déchet.

 

11 % seulement sont collectés et triés

 

Le gisement trié aujourd'hui serait de 125 000 tonnes, selon une première approximation de l'éco-organisme qui devrait publier son état des lieux courant avril.

 

Eco TLC estime arriver à l'horizon 2050 à trier 50 % des tonnages mis sur le marché français soit 350 000 tonnes.

 

Concernant le recyclage mécanique des textiles d'habillements et linge de maison, l'ADEME pointe que l'acceptabilité reste variable selon les filières. Ainsi le secteur automobile refusait, au moment de l'étude, les TLC en fin de vie dans ses cahiers des charges pour des raisons de qualité et de coût. L'adaptation du tri et de l'effilochage par rapport à des fibres provenant de chutes de production induirait des surcoûts. « Des accompagnements financiers pour l'amélioration des tris en amont de l'effilochage ou l'accompagnement de projets pilotes permettant d'évaluer la performance des produits obtenus à partir des fibres recyclées issues de TLC en fin de vie pourraient favoriser le développement de ce débouché », note l'ADEME.

 

En raison des pertes de propriétés mécaniques et d'hétérogénéité des flux, le secteur des géotextiles n'accepte les TLC en fin de vie que dans des applications à faible valeur ajoutée, où les performances mécaniques sont peu importantes.
 


 

En revanche, le marché de l'isolation des bâtiments pourrait être prometteur selon l'ADEME : il pourrait absorber jusqu'à 10 000 tonnes de déchets. Comme les feutres pour matériaux d'isolation peuvent se mélanger avec d'autres, les contraintes techniques demeurent limitées. « Le coût des certifications de produits obtenus peut être lourd », modère toutefois l'ADEME.

 

D'autres secteurs pourraient également constituer d'autres voies de recyclage : bétons, ciments ou enrobés.

 

Des efforts de recherche s'avèrent toutefois nécessaires. L'approvisionnement pour les bétons et ciments doit en effet être en quantité suffisante pour l'ouvrage considéré et les fibres doivent être synthétiques.

 

Pour les enrobés, les contraintes portent sur la mise en œuvre qui nécessite une qualité des fibres (en termes de dispersion des fibres dans le produit et de longueur) et une résistance de celles-ci à de hautes températures.

 

« Les systèmes de recyclage chimique sont peu rentables bien qu'ils permettent de sortir des produits de très haute qualité », estime dans son rapport, l'ADEME.

 

Elle recommande une réflexion autour d'autres moyens de collectes par exemple, en porte à porte ou le retour de certains vêtements en magasins pour améliorer la qualité de certains flux et permettre de développer de nouveaux débouchés.

 

L'éco-conception est également plébiscité par l'ADEME afin de développer de nouveaux débouchés.

 

Lire la suite de l'article de Dorothée Laperche sur Actu-environnement.com.

 

Lire l'étude de l'ADEME et celle de BIOIS.

 

Et au boulot pour faire passer le message et alimenter la filière... 11 % de tri, c'est pas joli joli !

 

Bonne riposte,

 

Olivier